Rêve enfui et nuit brève

 

- Combien dure une nuit ? 

- Je ne sais pas, la nuit, je dors ! 

- Mais, d’après tes rêves, combien dure ta nuit ? 

- Le temps qu’il faut pour raconter le rêve. Dix minutes environ. 

- Tu as de la chance. Moi, mes nuits sont interminables. Et j’ai beau imaginer les ombres du plafond qui jouent une comédie en noir et blanc, qui se chamaillent, se poursuivent, se rattrapent, dansent et se poursuivent à nouveau… le film n’en finit jamais. Et puis, vient le matin et c’est moi qui suis fatigué !

Conversation plutôt étrange entre deux personnes d’âge éloigné. Et moi, qui balance entre ces deux âges, quand l’insomnie me prend, je me lève et j’écris.

Voici un texte issu d’une nuit d’ennui :

Le reflet de la nuit sur le plafond

Il est trois heures du matin quand soudain
Le sommeil, sans prévenir, va plus loin…
Et tu restes, miséreux, moribond
Allongé, les yeux rivés au plafond

Ton rêve paraît réel, tellement vrai
Que tu crois que d’un seul coup tu pourrais
Modifier, tout à ton gré, son issue
Mais j’ai peur qu’au réveil tu sois déçu.

C’est tout ce que j’ai pu voir sur l’écran de mon plafond cette nuit-là. Ma foi, c’est toujours ça de gagné. Quand on perd d’un côté, si on gagne de l’autre, c’est toujours mieux que de perdre le sommeil sans contrepartie. Le problème, c’est quand ça se répète…

Bonne semaine et bonnes lectures

À bientôt

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