Quand l'art ose...

Je continue mon investigation dans le livre « Tableaux » de V.DiMarco et, presque à la fin je trouve un « Fais 10 Vers » assez original au titre tout aussi original : « Naturel ».  

Naturel

Elle ne veut rien qu’un peu d’eau

Ça lui suffit pour prospérer

Je devrais la changer de pot

Si je désire la garder

Je la mettrai près du divan

A quelques pas de la télé

Et j’entendrai parler les gens

« Comme elle est belle ! Comment tu fais ! »

Les plantes dans l’appartement

Vous font sembler plus important

AdES © V.DiMarco / Tableaux, 2007

Alors pourquoi dis-je que c’est original ? 

Mais parce qu’on se demande si le poète se moque du lecteur ou se moque de ceux qui font cela, ceux qui s’occupent des plantes d’appartement, ou se moque de lui ou de ceux qui viennent en visite ! Dans une moquerie sympathique, bien sûr mais, je sens qu’il veut en rire. 

Déjà par le titre : naturel. 

Quoi ! Une plante en appartement c’est naturel ? Poser des questions pareilles, c’est naturel ? Etc.

Ensuite par les mots choisis et la chute : « Je la mets face à la télé » comme s’il avait peur que la plante ne s’ennuie. « Les plantes vous feront paraitre important » oui, si vous avez la main verte ! Et du temps à passer dessus ! Et, 'important' auprès de qui ? Vous invitez souvent des jardiniers (nuls) chez vous ? 

Non, selon moi, le poète s’amuse. Et c’est sans doute pour cela que j’aime cette petite poésie. C’est un clin d’œil à un tas de gens. Et c’est là que je le rejoins : il m’est déjà arrivé de parler aux plantes et, jamais, aucune d’elle ne m’a envoyé sur les roses ! (Contrairement à certaines gens !) Jamais une plante ne m’a demandé de changer de canal ou de marque de café. Et elles me laissent finir mes phrases.  

Oui, tout compte fait, c’est quand même agréable d’avoir des plantes chez soi ! Des plantes et des livres. 

En image, « Les Roses de Saadi » de Marceline Desbordes-Valmore.

Bonne lecture. 

Comme convenu avec mes amis, voici leurs blogs : Anselme Lutin, avidoxe, Dan et Dina, Dina de Dan,  Ecrire Pastel, Éric Valloni, Polars en Sud Alsace et VittorioDenim Bonne lecture et, n’hésitez pas à partager.

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Fléchir ou réfléchir

A voir le nombre de lecteurs, ce type de poèmes (les ‘Fais 10 Vers’) vous plait. Tant mieux car, moi aussi je prends plaisir en en écrire. 

Et puis, les règles sont simples : 

- Prendre une phrase de 8 pieds d’où on veut (journal, revue, téléjournal, dialogue, livre, etc.) et commencer avec « ce vers »

- Les 8 premiers vers, rimes croisées, embrassées ou autre, donnent une histoire, une constatation, une poésie, etc.

- Le 2 derniers (qui riment entre eux), donnent la morale ou la chute

- Au total, ‘faire 10 vers’ en 10 minutes !  

Il fallait y penser ! Et Vittorio l’a fait dès 2005 si j’en crois ce qu’il dit et, en tout cas, dès 2007 puisque son livre « Tableaux » date de novembre 2007.

Bravo coach. (Je sais, tu préfères animateur. ;-) ) 

Je continue donc mon investigation dans ce recueil… qui n’est plus tout neuf.

Sous son air d’humour léger, le poème en image annonce quand même quelques vérités et, Victor Hugo l’avait dit : « Une école qui ouvre, c’est une prison qui ferme. » En même temps, ce n’est pas au poète d’agir ; c’est le devoir de ceux qui font les lois et de ceux qui les font respecter. Le poète voit le problème. Il en fait part à tous. Ceux qui l’écoutent vivront mieux… mais, qui écoute le poète ?!

Et pourtant ! On finit toujours par y arriver, bon gré mal gré. Alors, autant que ce soit avec plaisir, non ? (Et plaisir va de pair avec humour.) 

Intuition

Je me sens libre dans la vie,

Depuis que j’ai gommé le noir

Et que je vis de mes écrits,

En devenant « faiseur d’histoires ».

J’ai réuni dans un cahier

Un tas de mondes et plein de gens :

Produit fini que j’ai rêvé

Pour faire rêver les enfants.

Les monstres qui peuplaient mes nuits

Me font manger tous les midis. 

AdES © V.DiMarco / Tableaux, 2007

C’est bien vrai, ce n’est pas parce que untel est poète qu’il a perdu le sens  de l’humour. Je crois que Rimbaud et Verlaine ont, aussi, dû bien se marrer ! Alfred de Musset n’avait pas que des périodes de déprime sinon il n’aurait pas écrit ‘Les Caprices de Marianne’. Etc. et Li Po et tous les autres poètes n'auraient pas écrit sur la lune notre mère veilleuse de nuit !

Non, la poésie n’est pas incompatible avec l’humour.  

Bonnes lectures poétiques à tous. 

Comme convenu avec mes amis, voici leurs blogs : Anselme Lutin, avidoxe, Dan et Dina, Dina de Dan,  Ecrire Pastel, Éric Valloni, Polars en Sud Alsace et VittorioDenim Bonne lecture et, n’hésitez pas à partager. 

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De l'opinion à la condition

Les poèmes de type « Fais 10 Vers » que je mets dans ce blog sont tirés du recueil de poésie « Tableaux » de V.DiMarco, 2007. Ils sont en deuxième partie du recueil. Naturellement, les autres poèmes sont plus axés sur les tableaux, image ou représentation d’une situation. Ce n’est donc pas grave pour l’auteur si je vous les fais connaitre. (De plus, celà lui fait de la pub!)

Ainsi, en voici encore deux ; un ci-après et l’autre en image ci-contre. 

Opinion

Ses ailes blanches déployées

Le grand oiseau veut s’envoler.

Il court, sautille et, chaque fois,

Retombe et revient sur ses pas.

Le grand oiseau s’en prend au vent.

Mais, le vent semble suffisant

Et, sa lourdeur à décoller

Est due au poisson qu’il a avalé !

L’oiseau, comme tous les gloutons

Cherche toujours d’autres raisons. 

AdES © V.DiMarco / Tableaux, 2007

J’aime bien ces petits poèmes ; ils sont courts, percutants et faciles à comprendre avec leur morale en fin de texte. Et penser que l’auteur les écrits en moins de 10 minutes ! (Si, si, c'est écrit dans le livre.) Chapeau, Vittorio ! 

Le poème ci-dessus me fait penser à l’Albatros de Charles Baudelaire (1821/1867) ; « Ses ailes de géant l’empêchent de marcher » qui devient ‘sa gloutonnerie l’empêche de s’envoler’ !

Pour les humains, c’est pareil ; plus (on est grand) on a de pouvoir et moins on peut marcher (avec les autres) ; plus on est haut placé et moins on peut ressentir leurs émotions, aussi.

Le poème en image, par contre, nous montre bien qu’on ne peut pas faire, toujours ou partout, tout ce qu’on veut ! En société, la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres.

Enfin, moi, je les comprends comme cela. 

Bonne lecture. 

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